002 – auberge de jeunesse

Concours pour une auberge de Jeunesse à Neuchâtel.

5ème prix – en collaboration avec Médéric Gilgen 2019.

Sorti tout droit du lac de Neuchâtel, un animal tentaculaire est venu s’installer dans l’école abandonnée et a pris possession de chacun de ses recoins. Seule sa tête scrutant le lac de son grand œil ouvert témoigne de sa présence à l’extérieur. Ses longs bras se déroulent dans les étages et s’agrippent à la structure vide. Il ne quittera pas de sitôt son nouveau gîte, l’octopus a mis ses tentacules sur la réserve de fée verte!

L’école des Sablons s’inscrit dans une conception classique de l’architecture qui est par définition statique et mono- orientée. La construction de la centrale électrique a mis en péril cette nature du bâtiment dans sa relation à la ville. Le premier enjeu du projet est de redéfinir cette relation. Nous accédons à l’Auberge de Jeunesse par un portique sur la gauche de la centrale électrique, que l’on soit piéton, cycliste, automobiliste ou encore livreur. En haut, nous arrivons sur le parvis créé par le nouveau pavillon d’entrée. L’implantation et la forme de ce volume donne une perception dynamique de l’édifice classique, il agît comme un signal, offre une visibilité forte et redéfinit l’orientation du bâtiment qui se tourne vers l’ouest pour accueillir ses nouveaux usagés.

Lorsque nous pénétrons à l’intérieur de cet objet minéral, des parois de bois aux teintes vertes nous enveloppent et nous réconfortent. Ce pavillon définit un seuil entre le monde extérieur et l’appartenance au lieu ; nous y sommes accueillis par les membres de l’auberge. Depuis ce foyer, nous pouvons découvrir le grand hall du bâtiment avec son séjour et son réfectoire disposés en enfilade révélant ainsi le volume du bâtiment. Cette vision nous laisse nous imaginer que nous ferons bientôt partie de ses habitants. Au sud de l’école, sur la grande toiture plate, sont aménagées terrasses, aires de jeux et de sports dont la privacité rend l’appropriation facile.

Nous montons l’escalier, un percement circulaire créé en toiture nous guide d’une douce lumière naturelle. Chaque étage dispose d’un espace de détente et de rencontre idéalement situé en face de l’escalier laissant pénétrer le soleil du Sud à l’intérieur. S’inspirant des principes fondateurs des Auberges de Jeunesse suisses mis en place par Emil Roth que sont le fonctionnalisme, l’absence d’éléments décoratifs, l’utilisation du bois et l’intégration du mobilier, un grand meuble dans le même bois teinté se déforme pour abriter les espaces de service et définir les chambres et leurs aménagements. Lorsque que nous pénétrons dans son for intérieur, nous découvrons un nouvel univers fait d’écailles émeraudes où se trouvent les espaces liés à l’eau. Dans les chambres, le meuble rappelle le thème des cimaises des anciennes salles de classe et crée une niche chaleureuse dans l’embrasure des fenêtres.

Les chambres privées sont situées au nord dans un espace plus calme et les chambres partagées au sud en relation avec la terrasse. Des chambres communes mais organisées d’une manière plus privative
se trouvent au nord de la cage d’escalier. Les différentes techniques sont intégrées dans la menuiserie et sont distribuées par de larges gaines verticales partant de la toiture et allant jusqu’au sous-sol. Les distributions horizontales se font via le faux-plafond.