Concours pour la transformation et l’agrandissement du centre scolaire Verdeaux-Pépinières-Saugiaz à Renens
Forme urbaine
Le centre historique de Renens est caractérisé par un urbanisme d’îlots. Le dévelop- pement urbain de la ville s’est fait par la suite selon une spatialité ouverte offerte par le modèle architectural de la villa urbaine. En plus d’une relative densité, cette typologie offre des espaces extérieurs de grandes qualités, des longues perspectives à travers la ville, et tempère son réchauffement grâce à une forte perméabilité des sols.
Malgré la forme urbaine du collège de Verdeaux, le projet du complexe scolaire s’inscrit dans cet urba- nisme ouvert. Les nouveaux bâtiments sont disposés librement autour d’une grande «place de village» et donnent une cohérence au tout. Cette composition permet à la fois une grande perméabilité du site et un sentiment d’unité et de protection pour les enfants. La forme urbaine des bâtiments se réfère aussi à l’imaginaire des enfants, à ce qu’ils connaissent, à ce qu’ils voient dans les livres, à ce qui les rassure. En cherchant à faire des bâtiments volontairement bas, l’échelle de la grande école est ramenée à celle des enfants comme si au milieu de la ville se trouvait un village fait pour eux et facile à appréhender.
Les trois brigands / les trois colonnes
Dans ses études sur le développement cognitif,
le psychologue Jean Piaget a démontré que les
enfants, lorsqu’ils sont statiques, ne font pas la différence entre leur propre point de vue et celui d’un autre observateur. Donc la perception spatiale des enfants se fait uniquement par leur propre déplacement.
Ici, ce ne sont pas les brigands, de Tomi Ungerer, mais trois colonnes qui deviennent des référentiels spatiaux. Elles marquent les entrées des trois bâtiments principaux de l’école et les lient à la fois. La position d’un élément architectural influence non seulement son poids visuel, mais également les forces d’attraction et de répulsion qu’il exerce sur les élé- ments qui l’avoisinnent dans l’ouvrage architectural. Ainsi, les deux bâtiments scolaires sont fortement liés au parascolaire et par ce biais simplifie les passages d’un bâtiment à l’autre selon les horaires de la journée. La colonne est un des éléments architectu- raux les plus simples mais également les plus abstraits à l’inverse d’une fenêtre, d’un toit ou d’un mur, ce qui lui donne un caractère particulier et facilement identifiable. La largeur des colonnes accroît leur masse visuelle et diminue leur impacte dynamique vertical, plus une colonne est large et plus elle est inerte et repose sur elle-même. Elles agissent comme trois piliers stables pour l’école. Par leur présence sur la «place du village», ces trois colonnes renforcent le centre de la parcelle comme nouveau lieu de flux et d’entrées. Ainsi, le collège de Verdeaux qui tourne le dos au complexe scolaire jette un oeil en arrière et dialogue avec les autres bâtiments.
